Elle a une main dans la main du désir
Nous ramons en haute mer
Les eaux suffoquées cassées
Masses pendues aux os tendres
Où je meurs au dialogue des corps
Le voyage est infini sur les routes de lumière
Le vin des amants est un baiser mortel
Au chant de la bien-aimée
Un soupir rend l’éternité
Mêlant l’anatomie des sens
Notre histoire refuse la chronique des héros
Le sexe humide du poème
Nourrit l’espérance du monde
Nous arriverons ensemble
Nous cheminerons ensemble
Nous partirons ensemble
Au contrepoint de la terre
Ce qui n’est à personne est à moi
J’embrasse le crépuscule d’eau
Je suis debout au flanc des nuages
Je respire l’air frais du soir
Tant qu’il y aura une étoile
Je brillerai avec ma chanson
Et je chanterai à voix de tête
Rodney Saint-Éloi, « Elle a une main dans la main du désir... », Je suis la fille du baobab brûlé, Mémoire d’encrier, 2015, p. 70-71.